exhibition

Les Peintres R. Delaunay, Marie Laurencin


ID: 429, Status: proof read
Exhibition period:
Feb 28‒Mar 13, 1912
Type:
group
Organizing Bodies:
Galerie H. Barbazanges
Quickstats
Catalogue Entries: 66
Types of Work: painting and drawing: 62, other medium: 4
Artists: 2
Gender: female: 1, male: 1
Nationalities: 1
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Date Title City Venue Type
Catalogue
Les Peintres R. Delaunay, Marie Laurencin Paris. 1912.
Nr. of pages: [PDF page number: 18].
Holding Institution: Bibliothèque historique de la Ville de Paris
Preface
Princet, Maurice: Robert Delaunay, 4 p.

"Tous les artistes ont du talent, peu l’ignorent, beaucoup se complaisent en cette évidence. C’est de ce perpétuel contentement de soi-même que sont nées tant d’œuvres charmantes et nulles. Il importe que l’espridomine le talent et s’en serve comme d’un docile auxiliaire. Quelque délicieuse qu’elle soit, lorsqu’elle est engendrée par la certitude de plaire, la nonchalance n’en conduit pas moins rapidement à la pauvreté des moyens et l’uniformité des résultats.
Robert Delaunay a compris dès ses débuts, cette nécessité de condenser en une équation complète les dons que la nature lui a dévolus. Il plait et charme d’abord mais ce premier succès ne le satisfait pas encore. Il veut dompter sa grâce, l’offrir aux vrais amoureux de l’art, en des apparences solides et raisonnables.
A un tempérament vibrant, à des qualités vraiment françaises de vie et d’exubérance, il allie la discipline la plus rigoureuse dans la recherche des moyens de son art. Le métier tant négligé, aussi bien par les représentants de la tradition que par les indépendants de la tradition que par les indépendants révolutionnaires lui apparait [n. p.]
comme le véritable travail de l’artiste. Nos sensations naissent en dépit de nous, ce n’est ni le milieu, ni le climat qui les développent ; elles sont presque fatalement les conséquences de notre personnalité. C’est une vaine préoccupation que de chercher à les provoque artificiellement. Il faut les systématiser en notre cerveau, les dépouiller du brouillard qui les enveloppe pour les montrer dans leur claire logique, à ceux qui viennent admirer.
Mais, diront quelques-uns, c’est un peintre raisonneur, un de ceux trop nombreux qui oublient leur art pour se perdre en systèmes, se dépenser en théories savants tandis que la toile demeure abandonnée au chevalet.
Non, si Delaunay discute, argumente, compare et déduit, c’est toujours la palette en main. Ses raisonnements ne sont pas une délicieuse acrobatie de paradoxes ingénieux ; ses réflexions ne le conduisent ni aux formules mathématiques, ni aux mystiques symboles de la Kabbale ; elles l’orientent simplement et naturellement vers des réalités picturales, couleurs et lignes. Il s’exprime avec des masses, des valeurs ; il défend des œuvres anciennes pars de nouvelles qui expliquent les premières.
On aime en lui la continuité tranquille d’un effort à chaque instant palpable. Ses premiers essais montrent déjà l’indéniable qualité de peintre qui s’affirmera plus tard, les mêmes dons naturels sont là, dans tel paysage ou tel portrait d’autrefois. On y sent déjà cet amour de la vie qui ne doit rien à l’éducation par les livres, mais qui est vibrant et [n. p.]
spontané en lui. Il se livre et se sonne complètement á la joie de peindre, à l’effort victorieux qui domine la sensation présente pour la fixer et la montrer.
Mais, peu à peu, cet effort devient plus tendu. La part fait à l’inconscient, de plus en plus restreinte.
L’un des premiers dans cette jeune école qui étonna si fort les sots et suscita tant de sarcasmes et de colères, il a su dégager des conceptions purement théorétiques et, pour la plupart étrangères à la peinture, des résultats artistiques. Son clair bon sens l’empêcha de pousser à l’extrême les conséquences logiques, trop logiques, d’esprits plus charmés d’étonner que désireux de produire. Aussi peu littérateur que mathématicien, il entend demeurer peintres.
Les dernières esquisses et ses paysages nous en apportent la preuve éloquente. Sa sensibilité n’a pas été comme certains, pouvaient le craindre, annihilée par ses recherches dans le domaine technique. Elle s’est, au contraire, purifiée, affinée, agrandie, sans rien perdre de sa fraicheur première.
Passionnément épris de modernité, sans professer néanmoins à l’égard du Louvre et des Musées les opinions subversives des futuristes. Il a choisi pendant longtemps le Tour Eiffel comme sujet de ses études ; son instinct l’avertit, avant out raisonnement, qu’il devait trouver là l’explication de notre avenir architectural.
Cette masse de fer nous parut d’abord informe et ridicule, née par hasard, d’une fantaisie puérile d’ingénieur ignorant l’harmonie des choses. Il y a [n. p.]
peu d’années encore qu’une nuit de Montmartre un jeune poète nous la désignait d’un geste de camelot en s’écriant ‘’Mon dernier jouet, la dernière invention de l’année’’.
Malgré l’apparences, la Tour Eiffel n’est pas ce joujou enfantin et ridicule. Nous accordons qu’elle est plantée là sans rien qui la justifie et qu’au premier coup d’œil ce défaut d’harmonie nous déçoit. Mais il faut y regarder de plus près. La grâce de ses courbes la sveltesse étrange de ses lignes lui donnent une véritable beauté.
Celle-ci n’est que le résultat nécessaire de formules algébriques, de calculs abstraits sur la résistance des matériaux. C’est à ces abstractions que nous devons également cette merveille de grâce souple et solide, le Pont Alexandre.
Ceci d’ailleurs ne peut étonner que ceux qui ignorent tout de l’architecture qui fut toujours la réalisation matérielle des recherches mathématiques de l’époque.
Sans rien connaitre de ces choses, Delaunay les a devinées par ce qu’il sait lire dans les lignes, les formes et les couleurs, c’est une heureuses intuition qui lui a dicté ces choix.
Il ne nous appartient pas de chercher ce qu’il faut admirer en lui. Chaque œil et chaque vision modifient la qualité des sensations qu’ils reçoivent. Nous voulions simplement dire l’effort qu’il avait tenté : aux esprits sincères de prononcer si cet effort a été utile. [n.p.]"

Fleuret, Fernand: Marie Laurencin, 1 p.

''Qu’elle rie,
Et Marie
Laurencin
L’or enceint
Dans ses belles
Prunelles''
Jean Moréas

"Si tu ne la connais, PASSANT, sache qu’elle ressemble à cette gracieuse figure placée dans un coin de la Rondu Du Printemps, et qui devait s’appeler Marie Laurenzia. La main dans un pli de sa robe, elle s’apprète à lancer les fleurs qu’elle a cueillies.
Ainsi, dis-je, m’apparaît MARIE LAURENCIN, fille de la Renaissance par le visage et l’esprit. D’ailleurs, les poètes l’environnent à l’envi, comme ils entouraient [n.p.]
a Reine Marguerite ou Louise Labbé ; et leurs doctes entretiens font naître sous un pinceau les traits des Neufs Bessonnes et des Trois Charites, lesquelles, sur le coupeau parnassin, ballent d'une jambe venteuse autour de Vénus la-Sucrine. Voilà pourquoi, PASSANT, la plupart des portraits que tu contemples se ressemblent : oui ce sont les Sœurs Aonides, avec leur sourire divin, leurs crespillons et leurs tuniques ouvertes.
Des poètes, elle partage le goût des choses fagitives, images de leur jeunesse, l'eau, les fleurs et les chevraux. Songe à Ronsard pressant d'aimer une bachelette de Bourgueil et se couronnant de verdure ... La belle courbe de ces gestes, et la pureté pensive de ces jeunes filles ! Voudrais-tu pas tel le Prieur de St-Cosme, leur offrir une quenouille, afin de les entendre chanter une romance en filant un drap d'écarlate?

"Quenouille des deux bouts et greslette et menue,
Un peu grosse au milieu où la filace tient,
Estreinte d'un ruban qui de Montoire vient,
Aime-laine, aime-fil, aime-estaim, maisonnière,
Longue, palladienne, enflée, chnasonnière..."

Ne te sens- tu pas le desir d'irriter les tétins
de Cassadre sur un lit de roses épanchées? [n. p.]
Et si tu es vieil tel Anacréon, n'entends-tu
pas en ton cœur trépigner les souvenirs,
comme chèvres-pieds au son de la flûte de
Pan? ...
Adieu, PASSANT, et loue-moi de ne
t'avoir parlé technique devant choses si charmantes. D'autres s'en chargeront, Physiciens, Métaphysiciens, Pataphysiciens, Médecins de Molière, Énergumènes et Géomètres. Ils te décarcasseront la Beauté comme un officieri tranchant découpe un canard. Heureux encore si tu comprends l'espéranto, langue des Cubistes, des Futuristes, des Patagons ; langue, dis je, que ces "primitifs d'une ère nouvelle" n'emploient qu'au futur antérieur. Je ne suis qu'un poète de la cour laurencienne, et n'avoulu que t'insuffler la Poésie. Si tu ne l'entends, je te plains ! Adieu donc .
Je vous salue, Marie, pleine de gràces, la Pléiade est avec vous !
FERNAND FLEURET"
Catalogue Structure
Preface "Robert Delaunay", 4 p.
Preface "Marie Laurencin", 1 p. [probably missing pages]
"Peintures de R. Delaunay", cat. no. 1-41, 2 p.
"Peintures de Marie Laurencin", cat. no. 1-14, 1 p.
"Eaux-Fortes" / "Dessins" / "Aquarelles", no cat. no., 1 p.
Additional Information
Catalogue Structure altered
Other Mediums listed

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Name Date of Birth Date of Death Nationality # of Cat. Entries
Robert Delaunay 1885 1941 FR 41
Marie Laurencin 1885 1956 FR 21
Recommended Citation: "Les Peintres R. Delaunay, Marie Laurencin." In Database of Modern Exhibitions (DoME). European Paintings and Drawings 1905-1915. Last modified Nov 4, 2019. https://exhibitions.univie.ac.at/exhibition/429