exhibition

Exposition de Peintures et de Céramiques de G. Rouault


ID: 271, Status: proof read
Exhibition period:
Feb 21‒Mar 5, 1910
Type:
solo
Organizing Bodies:
Galerie Druet
Quickstats
Catalogue Entries: 183
Types of Work: painting and drawing: 129, other medium: 54
Artists: 1
Gender: female: 0, male: 1
Nationalities: 1
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Date Title City Venue Type
Date Title City Venue # of common Artists
Dec 11‒23, 1911 Exposition de Peintures et de Céramiques de G. Rouault Paris Galerie Druet 1 artists
Feb 17‒Mar 1, 1913 Exposition Annuelle, 2me Groupe Paris Galerie Druet 1 artists
Dec 4‒30, 1906 Exposition de Peintures Paris Galerie B. Weill 1 artists
Feb 9‒21, 1914 Exposition Annuelle, 2me Groupe Paris Galerie Druet 1 artists
May 26‒Jun 7, 1913 Exposition de quelques œuvres Paris Galerie M. Marseille 1 artists
Jan 12‒Feb 10, 1906 Peintures & Aquarelles Paris Galerie B. Weill 1 artists
Feb 5‒17, 1912 Exposition Annuelle, 2me Groupe Paris Galerie Druet 1 artists
May 20‒22, 1911 Vente au bénéfice du Monument Cézanne Paris Hôtel Drouot 1 artists
Jan 21‒Feb 2, 1911 XIII. Jahrgang. Winter 1910/11. VI. Ausstellung. Neue Künstler-Vereinigung München Berlin Paul Cassirer 1 artists
Jul 3‒20, 1908 Exposition De Tableaux Modernes Paris Galerie Druet 1 artists
Sep 1‒14, 1910 Neue Künstlervereinigung München E.V., Turnus 1910-1911. [II. Ausstellung] Munich Moderne Galerie (Heinrich Thannhauser) 1 artists
Nov 8, 1910‒Jan 15, 1911 Manet and the Post-Impressionists London Grafton Galleries 1 artists
May 1‒15, 1912 Salon de Mai 1912, Première Exposition Marseille Ateliers du Quai Rive-Neuve 1 artists
Apr 28‒May 19, 1913 International Exhibition of Modern Art [Armory Show] Boston Copley Hall 1 artists
Apr 27‒Jun 19, 1910 Nemzetközi Impresszionista kiállítás [International Impressionist Exhibition] Budapest Művészház 1 artists
Nov‒Dec 1911 Exposition Internationale de l'Art Chrétien Moderne / Organisée par la Société de Saint-Jean Paris Palais du Louvre - Pavillon de Marsan 1 artists
Dec 16, 1907‒Jan 4, 1908 Portraits d'Hommes Paris MM. Bernheim-Jeune & Cie 1 artists
May 29‒30, 1906 Vente Aux Enchères Publiques Des Tableaux, Études, Aquarelles, Pastels, Dessins, Eaux-Fortes, Gravures, Sculpture, Objets D'Art Paris Hôtel Drouot 1 artists
Mar 24‒Apr 16, 1913 International Exhibition of Modern Art [Armory Show] Chicago The Art Institute of Chicago 1 artists
Feb 17‒Mar 15, 1913 International Exhibition of Modern Art [Armory Show] New York Armory of the 69th Infantry 1 artists
Oct 6‒Nov 15, 1906 Salon d'Automne. 4e Exposition Paris Grand Palais des Champs Elysées 1 artists
Oct 18‒Nov 25, 1905 Salon d'Automne. 3e Exposition Paris Grand Palais des Champs Elysées 1 artists
Opening Hours
mon - sat
Catalogue
Exposition de Peintures et de Céramiques d G. Rouault. 1910.

Holding Institution: Bibliothèque des Arts Décoratifs
Preface
Favelle, Jacques: G. ROUAULT, 6 p.

"Le sujet même des tableaux de M. Rouault étonne au premier abord. Cette étrange assemblée de têtes sinistres ou lamentables, ces fantoches redoutables et synthétiques, juges, riches bourgeois, honnêtes femmes, savantasses ; ces pauvres hères déformés par la misère, ces forains, ces clownesses, ces tristes infirmes, ces effrayants éclopés, est-ce un jeu de massacre préparé ici pour que le public rie et s’amuse ? Non, toute cette œuvre est grave, absolument opposée à la caricature basse et à la dérision ; et si la saisissante simplification de certains types surprend parfois comme un choc, et par là même fait rire involontairement, cela n’empêche pas que ces mêmes toiles procèdent en réalité de la plus profonde et de la plus sévère émotion.

Ce qu’on a ici, ce n’est pas une œuvre habilement truquée pour plaire, mais des images naïves, faites par un patient ouvrier, qui aime ses outils et la matière qu’il travaille, et qui tâche simplement de reproduire le mieux possible la vérité des choses qui l’émeuvent. Il dit ce qu’il comprend et ce qu’il sent, rien de plus, rien de moins, rien pour plaire, rien pour rectifier dans le sens d’un « idéal » préconçu son émotion primitive. C’est sur les moyens d’expression, et sur eux seulement, que portent toutes ses préparations, ses corrections, recherches, Mais toujours il va droit devant lui, et sa vertu primordiale est la franchise.

L’art de M. Rouault est, en ce sens, un art populaire, son inspiration étant franche et naïve comme celle des heureux artisans d’autrefois. Car, s’il est vrai qu’il y ait toujours dans le peuple une admirable réserve de riche sensibilité, d’imagination spontanée, d’humour naïf et intelligent, ces beaux dons, néanmoins généralement incompris et ridiculisés, sont, par surcroît, de plus en plus gâtés par le travail mécanique, la servilité industrielle, l’absence totale de loisirs qui caractérise le monde moderne, et par la demi-science avilissante que diffuse l’instruction d’aujourd’hui. Aussi, est-on forcé de se reporter au bienheureux Moyen-Age pour trouver, dans un art vraiment libre, le plein épanouissement des qualités populaires. C’est donc à un de ces ouvriers d’autrefois que je comparerai M. Rouault, qui aime son métier, avec une passion sérieuse et obstinée et un constant besoin de se perfectionner dans la technique.

Ils trouvaient tout simplement et tout franchement leur inspiration dans les choses qui, chaque jour, étaient, présentes à leurs yeux, à leurs mains, à leur pensée et à leur désir ; je veux dire dans la foi qui était leur vie même, et dans les êtres qu’ils observaient autour d’eux. Et M. Rouault, lui aussi, trouve son inspiration, non dans quelque système abstrait ou quelque émotion littéraire, mais dans ce que la vie, la vie de ce temps et de ce pays, lui fait pour ainsi dire toucher du doigt. Hélas, ce ne sont point des Nativités adorables, de glorieuses Assomptions, des Prophètes, des Rois de Juda, des Reines de Saba, des Martyrs pleins de joie, des Saints pleins d’amour. Ce qu’il voit et connaît avec une étrange pitié, et ce qu’il nousfait voir, c’est la misère et la lamentable vilenie de ces temps, non pas misère du corps seulement, mais misère de l’âme, la bestialité et la jactance des riches et des mondains, l’écrasante fatigue des pauvres, l’infirmité de tous….. Il crée ainsi sans le vouloir une suite aux Danses des Morts du Moyen-Age finissant et aux Mendiants de Callot.

Mais ce n’est pas seulement par cette façon de chercher ses motifs d’inspiration dans la réalité la plus immédiate, que M. Rouault ressemble aux artisans du Moyen-Age. Il est aussi, comme eux, préoccupé des moyens techniques des s’exprimer ; comme eux, il pense toujours à la matière qu’il a entre les mains pour représenter les choses, il sait qu’elle a ses exigences, qu’il faut compter avec elle, et qu’on ne la maîtrise qu’en respectant ses indications. Nos anciens ouvriers connaissaient ce droit de la matière à n’être maniée qu’avec déférence : ils avaient découvert les règles qu’il fallait suivre pour la séduire. Si ces « ignorants » dont l’apprentissage était si long n’avaient pas sur les lèvres une science toute en formules, à coup sûr ils avaient dans les yeux et dans les doigts une science vivante, une sagesse qu’on a perdue et qui se transmettait alors par une vraie tradition professionnelle. Ils avaient mieux que des pédagogues et des écoles, ils avaient des maîtres et des ateliers. Ils semblaient, à force de sainte habitude et de fervente fréquentation, collaborer avec la matière qu’ils employaient. Et l’arc ogival, par exemple, n’est-il pas aussi bien une trouvaille de « maçon » permettant de reporter sur quelques points de retombée tout le poids de la voûte, que la plus sublime expression artistique de l’allégresse spirituelle et de la gloire baptismale ? Ainsi le jaillissement de l’inspiration s’alliait chez eux à la technique la plus serrée.


Par l’exemple de ses préoccupations, M. Rouault est donc apparenté aux artisans du Moyen-Age. Est-ce à dire qu’il veuille être confondu avec eux, et qu’il faille regarder son œuvre exactement comme on regarde celle de nos primitifs ? M. Rouault sait bien qu’il y a toujours de l’artifice à reprendre l’attitude d’une génération depuis longtemps disparue. Il n’est pas un archaïsant appliqué et minutieux. Il ne cherche pas à supprimer les siècles pour renouer une tradition interrompue. Il n’oublie pas que la Renaissance est venue remplacer les métiers par les Beaux-Arts, les ouvriers par les artistes et la continuité d’une discipline presque religieuse par les soubresauts un peu désordonnés du génie individuel. Il accepte les conditions qui lui sont faites par l’histoire et ne songe pas à se dérober devant cette lourde charge de la liberté qui s’impose à lui. Aussi, est-ce surtout par la qualité de son effort que M. Rouault ressemble à ses ancêtres artisans ; il travaille dans la même direction qu’eux ; il tente comme eux de se créer un métier exact et fidèle, il a le respectueux amour des substances qu’il manie, il ne s’en sert pas indifféremment pour n’importe quel dessein, il sait employer suivant les images qu’il se propose de fixer les matières fluides et éclatantes comme l’émail, ou mates, lourdes et graves comme la fresque. Mais là s’arrête la ressemblance. A cette intelligence technique s’ajoute, chez M. Rouault, toute l’inquiétude moderne ; il tâche de serrer le plus étroitement possible la réalité ; mais il y tâche avec nervosité, par à-coups, en se reprenant sans cesse, tout plein d’une passion frémissante et presque rageuse. Nous constatons ici les effets de l’isolement qui oblige tout artiste moderne à ne rechercher qu’en lui-même ses moyens d’expression, et lui enlève cette placidité que donnait aux artisans du Moyen-Age le sentiment de coopérer, pour leur part, à une grande œuvre commune et à un même idéal.

Ce qui relie les œuvres si diverses ici exposées et leur donne une unité, c’est la tension de ce même effort ininterrompu et poursuivi avec un admirable entêtement. M. Rouault ne lâche pas prise. De « l’Enfant Jésus parmi les Docteurs » (1894) à ses céramiques et à ses estampes populaires (juges, femmes, clowns et types paysans), il lutte dans le même sens, essayant de réveiller dans la matière toutes ses vertus représentatives, insistant, par tous les moyens, auprès d’elle pour la décider à revêtir la forme la plus exactement évocatrice. Il est multiple, sans doute, parce qu’il est sincère et ne veut fermer aucune voie à sa recherche. Mais, dans toutes les directions qu’il adopte successivement il s’engage tout entier ; partout nous retrouvons chez lui le même souci passionné des types, la même application à fixer d la manière la plus précise certaines expressions du visage humain. L’unité de ces toiles vient donc d’abord de ce que toutes sont des efforts de fidélité envers la nature. Elle résulte aussi du caractère toujours lyrique de cet art. Bien qu’il s’attache à représenter les objets et les êtres les plus immédiats, M. Rouault n’entend pas faire de leurs traits une transcription textuelle ; il sait que la vérité n’est jamais dans la copie ; d’ailleurs, il ne voit pas les choses dans l’attitude de leur banalité ; il a d’elles une vision imaginative, il les contemple tout de suite dans le monde de leur plus grande réalité, et c’est dans ce monde de leur plus grande réalité, et c’est dans ce monde qu’il les peint. De là l’amplification dramatique des formes.

Par son application de bon ouvrier épris d’exactitude, et par la palpitation inquiète du lyrisme dont il est possédé, M. Rouault suscite autour de nous un monde si présent et si obsédant qu’il nous fait sentir et penser plus profondément devant la vie.

Jacques FAVELLE"
Catalogue Structure
"PEINTURE", cat. no. 1-121

"DESSINS", cat. no. 122-129

"CÉRAMIQUES STANIFÈRES", cat. no. 130-173

"TERRES VERNISSÉES", cat. no. 174-183
Additional Information
Other Mediums listed

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+Catalogue Entries by Nationality(Pie Chart)

Name Date of Birth Date of Death Nationality # of Cat. Entries
Georges Rouault 1871 1958 FR 129
Recommended Citation: "Exposition de Peintures et de Céramiques de G. Rouault." In Database of Modern Exhibitions (DoME). European Paintings and Drawings 1905-1915. Last modified Mar 3, 2021. https://exhibitions.univie.ac.at/exhibition/271