exhibition

Exposition d'Oeuvres de Picabia


ID: 9, Status: proof read
Exhibition period:
Feb 10‒25, 1905
Type:
solo
Organizing Bodies:
Galerie Haussmann
Quickstats
Catalogue Entries: 61
Types of Work: unknown: 61
Artists: 1
Gender: female: 0, male: 1
Nationalities: 1
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Date Title City Venue Type
Date Title City Venue # of common Artists
Mar 17‒Apr 5, 1913 Exhibition of Studies made in New York, by Francois Picabia, of Paris New York Photo-Secession Galleries 1 artists
Feb 1‒15, 1907 Exposition F. Picabia Paris Galerie Haussmann 1 artists
Mar 7‒8, 1909 Tableaux, aquarelles, dessins, gravures, eaux-fortes par F. Picabia Paris Hôtel Drouot 1 artists
Oct 10‒30, 1912 Salon de la "Section d'Or" Paris Galerie La Boëtie 1 artists
Jun 15‒Jul 15, 1912 Société Normande de Peinture Moderne Rouen Grand Skating Rouennais 1 artists
Nov 20‒Dec 16, 1911 Exposition d'Art Contemporain / Société Normande de Peinture Moderne 2me exposition Paris Galerie d'Art Ancien & d'Art Contemporain 1 artists
Apr 28‒May 19, 1913 International Exhibition of Modern Art [Armory Show] Boston Copley Hall 1 artists
May 16‒Jun 7, 1914 Exposition d'Œuvres de Sculpture et de Peinture du Salon des Artistes Indépendants de Paris Brussels Galerie Georges Giroux 1 artists
Sep 20‒Dec 1, 1913 Der Sturm. Erster Deutscher Herbstsalon Berlin Lepke-Räume 1 artists
May‒Jun 1914 De 3de Internationale Jury-Vrije Tentoonstelling. Vereeniging van Beeldende Kunstnaars Amsterdam Vereenining van Beeldene Kunstenaars "De Onafhankelijken". Tentoonstellingsgebou 1 artists
Mar 24‒Apr 16, 1913 International Exhibition of Modern Art [Armory Show] Chicago The Art Institute of Chicago 1 artists
Feb 17‒Apr 15, 1906 Internationale Kunstausstellung Bremen Bremen Kunsthalle Bremen 1 artists
Feb 17‒Mar 15, 1913 International Exhibition of Modern Art [Armory Show] New York Armory of the 69th Infantry 1 artists
Oct 18‒Nov 25, 1905 Salon d'Automne. 3e Exposition Paris Grand Palais des Champs Elysées 1 artists
Opening Hours
Sundays: closed
Catalogue
Exposition d’Oeuvres de Picabia. Paris 1905.

Holding Institution: online: archive.org
Preface
"PICABIA

J’ai lu, quelque part, dans DIDEROT, ces lignes qui me sont revenues à la mémoire, tandis que, l'autre matin, j'examinais les paysages de PICABIA :
« Quel que soit, écrit le grand philosophe, le coin de la nature que vous regardiez, sauvage ou cultivé, pauvre ou riche, désert ou peuplé, vous y trouverez toujours deux qualités enchanteresses, la vérité et l'harmonie. »
Ces deux qualités semblent bien les qualités essentielles que recherche avec un plein succès le peintre PICABIA. Celui-ci est un jeune, mais il n'est plus un débutant, car il a été déjà plusieurs fois remarqué au Salon, et il a des tableaux dans des collections où on le tient, à juste titre, en grande estime.
Pour ceux qui sont curieux de détails biographiques, je note qu'il est né au commencement de 1878, que par conséquent il n'a pas encore atteint la trentaine (quand je vous disais que c'était un jeune!), et que dès ses premières années, il fit une consommation anormale de papiers, sur lesquels il griffonnait tout ce qui lui passait par la tête, et au besoin tout ce qui lui tombait sous les yeux. Pour un enfant précoce, c'était un enfant précoce. Il devançait les nouveaux programmes dans l'horreur du latin et du grec, et sur son cahier de géométrie, il n'était pas rare que les théorèmes fussent remplacés par des arbres et que les triangles, les rectangles et les cercles, se montrassent transformés en maisons, en tables, en chaises, en soupières, et même en têtes, que les segments et les tangentes affligeaient d'expressions inaccoutumées pour la gravité d'une science aussi précise qu’inexacte, si l'on en juge par les démèlés auxquels a donné lieu le postulat d'Euclide.
Aussi, lorsque PICABIA eut seize ans, sa famille se décida-t-elle à l'enlever à la grammaire et aux mathématiques, pour le mener à l'école des Arts décoratifs; il y travailla assidùment pendant deux ans, et suivit, quelque temps après, les conseils du paysagiste WALLET. Il touchait là à son rêve. Sa vocation s’était précisée et la nature l'attirait. Dès lors le voilà paysagiste, et paysagiste doué, puisqu'en 1898, il avait au Salon des Artistes français une toile importante, Une rue aux Martigues, qui ne passa pas inaperçue.
Mais si PICABIA était alors plein d'enthousiasme, il ne s'aveuglait pas sur son propre mérite, au point de ne pas sentir ce qui lui manquait encore; ses visites fréquentes au Salon lui faisaient toucher du doigt l'effort qu'il lui fallait encore accomplir, pour être maître de sa forme et de son métier; et il s'en fut à l'atelier CORMON et HUMBERT dessiner des académies. Pendant six ans, matin et soir, il fut un assidu des séances d'étude, apprenant cette syntaxe du dessin qui ne s'improvise pas, et sans laquelle toute inspiration, si haute soit-elle, ne sait se manifester qu'en des essais boiteux.
Entre temps, et pour se distraire, il partait bien un matin faire l'école buissonnière dans la campagne, avec une toile et une boite de couleurs; il se grisait de nature pendant quelques heures, et il rapportait une étude violente que les camarades regardaient avec surprise, et que le maître examinait avec regret. Mais PICABIA se remettait à la figure avec plus de zèle, et l'on ne doutait pas qu'à la fin il ne tournât bien.
Il a bien tourné, en effet, mars pas dans la voie où quelques-uns l'espéraient. Il avait pour cela une admiration trop réfléchie de l'art de SISLEY et de PISSARRO, et il s’en tenait trop fermement à sa vocation de naturiste. Les tableaux qu'il a exposés depuis 1898 prouvent que cette vocation était réelle, et nous devons nous en louer.
L'exposition d'œuvres de lui à la galerie Haussmann est une démonstration devenue nécessaire pour lui et pour le public : pour lui, parce que dans ce très bel ensemble, il va puiser de nouvelles forces pour de nouveaux efforts; pour le public, parce qu'il est temps qu'il mesure à sa juste valeur un talent si solidement affirmé.
Après s'être un temps appliqué aux colorations vibrantes du pays de Martigues et de Saint-Tropez, il est venu au pittoresque plus calme, plus doux, mais non moins accentué, de Moret et des bords du Loing. C’est là qu'il a poursuivi le plus heureusement ses recherches pour exprimer avec le plus de vérité possible la lumière et l'atmosphère. A l'heure qu'il est, au moment où de si curieux talents, sacrifiant à des harmonies toutes
conventionnelles, s’appliquent à assombrir leur palette, et semblent voiler l'azur du ciel, d'un crêpe de deuil, à la grande joie des snobs, qui n’y comprennent goutte, mais y vont quand même de leurs louanges inspirées du panurgisme contemporain, il a fallu un certain courage à PICABIA pour résister à un engouement qui lui eùt valu de faciles et rapides succès, et pour s'entêter dans la voie où il s'était engagé. Mais il avait trop bien compris le long effort des deux maîtres disparus, SISLEY et PISSARRO, pour la conquête de la lumière ; il avait trop bien compris leur incessante émotion devant la nature seulement parée de la parure des heures et des saisons, pour se proposer de l'embellir – ou de l'enlaidir – par des artifices d'harmonie, qui ne tendent à rien moins qu'à faire sur la réalité de simples exercices de transposition. Là où certains se plaisent en des recherches de virtuosité, PICABIA n'a voulu voir qu'un thème propice à l'art et à la vérité. Et, je me hâte de le dire, il y a pleinement réussi.
On se promène dans ses paysages, on y respire, on y vit, on y pense, on y rêve. Il raconte avec une joie de couleur qui vous ravit, les grands arbres aux panaches balancés, les vieilles maisons, dont le toit apparait parmi les frondaisons, le chemin qui fuit, monte, descend, serpente, selon le terrain, la rivière qui coule, pleine de frissons et de reflets, et les chalands qui glissent, laissant derrière eux un sillage bruissant; et sur toute cette nature il fait planer des ciels admirables de légéreté, de profondeur, de transparence et de modelé. Sa technique est plus habile que la technique habituelle des peintres de son âge : j'en serais inquiet, si je ne savais à quelle aspiration plus haute qu'une question de métier, tend le talent si riche de promesses de PICABIA : ce qu'il veut en effet, c'est exprimer avec toute l'intensité qui est en lui, cette musique des choses qu'il entend en son àme, alors que les choses lui apparaisent dans leur spéciale ambiance ; alors que le soleil, ce metteur en scène capricieux et divers, se plaît, derrière l'instabilité des nuages, aux vastes éclats de rire, aux magiques féeries d'embrasement, ou aux mélancolies humides des colères climatériques.
On en peut juger, d'ailleurs, par les tableaux exposés à la galerie Haussmann; on dira que
PICABIA est varié; je crois qu'il faut dire surtout qu'il est sincère; c'est l'observation constante qu'il a de la nature, qui lui permet de passer d'un effet à un autre, avec tant de bonheur : et c'est elle, l'infatigable génératrice d'art, qui guide son jeune et ferme talent, dans sa mission de beauté.
L. ROGER-MILÈS"

+Gender Distribution (Pie Chart)

+Artists’ Age at Exhibition Start(Bar Chart)

+Artists’ Nationality(Pie Chart)

+Exhibiting Cities of Artists(Pie Chart)

+Catalogue Entries by Type of Work(Pie Chart)

+Catalogue Entries by Nationality(Pie Chart)

Name Date of Birth Date of Death Nationality # of Cat. Entries
Francis Picabia 1879 1953 FR 61
Recommended Citation: "Exposition d'Oeuvres de Picabia." In Database of Modern Exhibitions (DoME). European Paintings and Drawings 1905-1915. Last modified Sep 22, 2019. https://exhibitions.univie.ac.at/exhibition/9