exhibition

Vente Aux Enchères Publiques Des Tableaux, Études, Aquarelles, Pastels, Dessins, Eaux-Fortes, Gravures, Sculpture, Objets D'Art

offerts par MM. les Artistes à la Veuve de Feu MITA, Artiste=Peintre
ID: 1095, Status: proof read
Exhibition period:
May 29‒30, 1906
Type:
auction
Organizing Bodies:
Hôtel Drouot
Quickstats
Catalogue Entries: 229
Types of Work: painting and drawing: 157, other medium: 68, unknown: 4
Artists: 150
Gender: female: 15, male: 99
Nationalities: 14
Leaflet | Map data © OpenStreetMap contributors, CC-BY-SA, Imagery © Mapbox
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Organizing Committee
Le Comité de Haut Patronage:
T. Robert-Fleury Bartholome, Frantz-Jourdain Roll, Léon Lhermitte, E. Detaille, Eugène Carrière

Le Comité :
MM. Ackerman. Arsène-Alexandre. Aubry. Becker. Mme Becker. MM. Caro Delvaille. Cottet. Dayot (Armand). Desachy (Paul). Guilloux. Gallimard. Geffroy (Gustave). Jarach. Mariani.
M. Maurice. Mme Ménard-Dorian. M. Michel. Mme Michel. MM. Mirande. Nadar (Paul). Rochegrosse. Saintpierre. Mme Slavona. MM. Steinlen. Thiébault-Sisson. Mme Van Bever. MM. Walter. Wisner.
Opening Hours
public exhibition: Tuesday: 1:30 pm - 5:30 pm auction: Wednesday: 2:00 pm
Catalogue
Vente Aux Enchères Publiques Des Tableaux, Études, Aquarelles, Pastels, Dessins, Eaux-Fortes, Gravures, Sculpture, Objets D’Art. offerts par MM. les Artistes à la Veuve de Feu MITA, Artiste=Peintre. 1906.
Nr. of pages: [PDF page number: 45].
Holding Institution: Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA)
Preface
Nadar: Mita - Mitaine, 5p.

"Appel...

Il y a quelque vingt ans, en ce Montmartre qui d’un furieux élan venait de s’ériger ville, le promeneur isolé par les versants nord de la Butte encore dénudés n’eût manqué d’y rencontrer chaque dimanche et même certains autres jours de contrebande un grand diable d’enfant – quinze ans à peine – piètrement accoutré, qui, sur une pierre assis, capté, happé par son œuvre, s’escrimait à tirer d’une petite boîte à couleurs la semblance du lieu, épiant et brossant avec rage hâtive échappées de ciels, accents du terrain.
Pour chevalet ses genoux, sans arrêt ni détente jusqu’à nuit tombée bien décidément, la fureur solitaire et opiniâtre de celui-là s’acharnait à empâter une succession de petits n’importe quoi en surfaces quelconques, bris de boîtes, segments de déballages, bouts de carton fourragés par tous tas et recoins : - n’en eût-il pas chipé ! Et quelles stratégies, rubriques, suppliques pour, par-ci par-là, extirper de la maman, - tant pauvre en son rude Calvaire des mères pauvres, - les quelques sous, absolument cette fois forcés pour le renouvellement d’un tube ou deux, plus qu’exprimés ! Bien qu’encore, devant vouloir si tenace et telle pénurie, le marchand de couleurs, suggestionné lui-même et comme extériorisé devant son tiroir de caisse, le bon marchand de la rue Lepic se fût emballé à entre-bâiller un petit crédit – incontinent et continûment débordé.
Mais c’était écrit : de la Voix mystérieuse l’humble enfant d’artisans a entendu l’inamissible appel et du coup enfourché la [n.p.]
Chimère, de toutes les chimères la plus immontable : - il serait, il sera Peintre…
**
« - Chien de métier ! » s’écrie le bonhomme de Charlet, de rage crevant sa dernière toile.
Imposer à la main de réengendrer, restituer l’acte de l’œil, matérialiser le spectre, formuler l’impalpable, figer le vent en chasse de la nuée, faire du néant la vie, de la matière exhorter l’Esprit, oui, chien de métier !
Pour le déboutant devant son panneau au clair, quelles inextricabilités, formes et couleurs, entre assaillant et ville gagnée ! Art et métier, le spirituel et le père Chevreul pour le dégager du clavier de la palette et faire résonner la juste note dans ses mariages d’inclination et de raison avec les tonalités voisines. Que de tâtonnements empiriques, requêtes, disquisitions devant tel questionnaire de fugue et contre fugue, que de touches envoyées en reconnaissance pour se replier bien vite au bataillon ? – Ahurissements d’une escrime troublante où il faut rompre tout le temps en avançant toujours ! Agacements, rages, désespoirs d’un apprentissage sans fin !
Sur quoi, obstinément, sans défaillance ni murmure, notre innocent peignant, peignait toujours et encore, sans maître ni conseil, pas même l’admonestation mutuelle, le rappel monitoire du coup d’œil sur la toile du camarade, œuvrant à côté.
Car, pour que rien ne manquât à la témérité du plus paradoxal défi, ce timide – notez ! – entre les timides, de son coin, à lui tout seul, avait entrepris de réinventer la peinture, et, divination de l’élu, - parceque né peintre, - il la réinventait.
**
Mais encore, un chacun, le peintre aussi, a-t-il entre temps nécessité de manger, et à côté de celui-ci, une jeune sœur à peine en âge d’apprentissage : de vrai, la mère, vaillante, industrieuse qu’elle soit, la pauvre mère a trop à porter… Le brave garçon touche à ses dix-huit ans, un homme presque : à lui maintenant la tâche du chef de famille.
Alors, par cette misère des misères, débrouillards nés que le pavé de Paris nous ponde ces enfants du faubourg, qui jamais pourra [n.p.]
dire, supputera du nôtre les inimaginables imaginatives, tous les fantastiques bricolages de petits métiers connus et inconnus tentés au pourchas du quotidien. Le tout honnêtement, entendez bien : - sans quoi, rien de fait !
Finalement, à travers l’indifférence des êtres, l’hostilité ou la maussaderie des choses, sa perception soudaine, aiguë en toutes technique d’art et graphies, sa certitude de « patte » lui ont trouvé sa place due à l’atelier de retouches chez le photographe, et voilà au moins un morceau de pain assuré pour la maison.
Mais a-t-il pu vraiment dire adieu à sa peinture tant aimée, anesthésie de toutes des peines, réconfort de tous les espoirs, la Notre-Dame-Auxiliatrice sans pair ?...
Ça, jamais !!! – et on saura bien se retrouver par les embellies….
**
Vers ce temps-là nous fut donné de la connaître.
Aux jours fériés, c’était joie pour la maisonnée de voir débucher en notre Ermitage de la forêt l’honnête, candide visage de ce Mitaine, non comme lui bénin, toujours d’allègre humeur ainsi qu’il appartient aux âmes naïves et consciences nettes, le regard franc, le nez bien gaulois humant l’air en flair et quête d’un motif – Et déjà, sans une seconde perdue, a-t-il couru au casier de sa boîte à la malice, élu son point, avitaillé sa palette, et devant son chevalet (– il en a un, maintenant, de chevalet ! –) engagé l’attaque. Ça y est ! Voilà un paysage fini : à un autre !
Et c’est bien, très bien même. Vraiment oui, celui-là est « né sous le Signe » ! D’ici de-là, quelques éclaireurs au nez subtil flairent déjà que nous pourrions bien compter un vrai peintre de plus. Mais pour acheteurs, qui ? Nous en sommer bien loin encore de cette Bourse aux tableaux où, crainte de se faire mordre, les malins « de tout repos » ne paient que les signatures. – Les années ont encore à succéder aux années, et ce pendant, la vie combien duré !...
Arrive enfin le jour où un avisé, en situation, se met en tête de réunir l’œuvre éparse de Mitaine. Exposition. On accourt, on approuve, on acclame. Déclanchement : plus que succès, triomphe. Fanfares de la critique à l’unisson, affluence sans fin d’admirateurs (*), proclamation du Maître Mitaine – par élision caudale
(*) « ... Maintenant, m'écrit ce modeste, comment vais-je me tenir là où on m'a monté ? Tout à faire, à créer, à prouver ! ... » [n.p.]
devenu Mita sur conseil ami : aux célèbres, nom bref ; - enfin, corollaire indiqué de l’apogée, un traité en bonne et due forme qui assure désormais vie large au famélique d’hier.
Finie la bataille de misère ! Maintenant l’aisance au logis, lui, tout à sa surchérie peinture, et, pour plus que parfaire, marié à celle qu’il aime, la naissance d’un petit être aspiré !... – Le rêve, je vous dis !...
Attendez !...
**
Convoqué par la loi pour tous, Mita répond à l’appel de ses vingt-huit jours : un de plus que le service militaire va nous rendre hors de combat. Il est revenu souffrant : consultation, opération, contingences…
Etendu sur le lit de douleurs pendant les longs mois où les ressources s’épuisent, le pauvre Mita sent graduellement ses forces tarir ; il pense aux siens, il se désespère à tant d’heures perdues pour la peinture, - SA Peinture ! – et lorsque, par les affres de la minute suprême, son regard ne se détache plus des êtres aimés, sa main fébrile vibre dans le vide, comme brandissant encore le pinceau…
Il meurt à trente-trois ans, en plein honneur, touchant tout à l’heure presque à la gloire.
A côté de son œuvre essentielle, ce vaillant s’il en fut, simple entre tous, nous laisse en exemple le souvenir de l’homme de bien par excellence qu’il nous fut donné d’aimer et honorer en en lui : l’élévation, la délicatesse de sentiments en une âme libre, la fidélité de l’ami, la facilité bénévole du camarade qui ne put jamais rien garder devant un plus pauvre, la reconnaissance du moindre office, enfin, pour que rien ne manque, chez cet exhérédé de rien parti, - et même à ses heures les plus dures, devant portes pour lui toujours grand ’ouvertes – la discrète, fière réserve du plus strict gentleman.
**
A cette heure, nous voilà devant le top accoutumé dénouement : - une mère, une veuve, un tout petit de deux ans, un vieux encore survenu, aïeul dont le travail ne veut plus, tout ce que notre laborieux portrait à bras tendu, subitement écroulé, effondré dans la Détresse noire, - et nous revenons remoudre sur le même orgue la même sempiternelle, lamentable complainte… [n.p.]
Au moins ici n’avions-nous pas à baisser la tête pour tendre la main à main toute tendue.
Pas de telle rencontre en effet où la communion artistique ne s’affirme, où chacun, des plus hauts aux plus humbles, n’ait à cœur d’apporter l’écot de son labeur à l’œuvre de confraternité, - et c’est ainsi, devons-nous penser, que s’entend d’abord le verbe de celui qu’il faut citer toujours, notre Baudelaire, saluant ce qu’il appela « la noble famille des Peintres ».
Chacun des présidents de nos premiers salons a voulu honorer de son envoi la Vente Mita, qui, donnant ainsi satisfaction à chaque prédilection d’école, va au devant de toute attraction.
Pour ceux qui n’ont pas autrement cure des choses de l’esthétique, mais dont l’âme garde le généreux souci de la solidarité humaine, ils ne défailleront pas devant la plus touchante et la plus imméritée des infortunes.
Aux derniers enfin, à certains qui seraient sans doute de bon vouloir, mais dont les élans se trouvent constamment refoulés par un chimérique besoin de conservation, par la vaine obstination de leur main-mise sur les biens périssables, - pour qu’ils n’aient plus cette cruauté envers eux-mêmes de se refuser la plus douce, la meilleure des émotions : Donner, - retraçons ce qu’il ne leur fut peut être jamais accordé d’entendre et méditer : l’essentielle parole à tous laissé par la femme du Chancelier de l’Hospital, une brave femme – et qui y voyait clair :

« NOUS N’EMPORTONS QUE CE QUE NOUS AVONS DONNÉ ».

Apportons !...

NADAR. [n.p.]"
Catalogue Structure
Preface "Mita-Mitaine", 5 p
"Le Comité de Haut Patronage", 1 p.
"Catalogue des Tableaux & Études", cat. no. 1-91, 9 p.
"Aquarelles Pastels - Dessins", cat. no. 92-161, 6 p.
"Gravures Eaux-Fortes Lithographies". cat. no. 162-189, 3 p.
"Sculptures Objets D'Art", cat. no. 190-228, 4 p.
Additional Information
Other Mediums listed
Note
"Exposition Publique, le Mardi 29 Mai 1906 de 1 h. 1/2 à 5 h. 1/2"

+Gender Distribution (Pie Chart)

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+Artists’ Age at Exhibition Start(Bar Chart)

Created with Highcharts 8.1.0CountChart context menuExhibition Appearances (Living)Exhibition Appearances (Deceased)161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919201234567Highcharts.com

+Artists’ Nationality(Pie Chart)

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+Exhibiting Cities of Artists(Pie Chart)

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+Catalogue Entries by Type of Work(Pie Chart)

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+Catalogue Entries by Nationality(Pie Chart)

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Recommended Citation: "Vente Aux Enchères Publiques Des Tableaux, Études, Aquarelles, Pastels, Dessins, Eaux-Fortes, Gravures, Sculpture, Objets D'Art." In Database of Modern Exhibitions (DoME). European Paintings and Drawings 1905-1915. Last modified May 10, 2025. https://exhibitions.univie.ac.at/exhibition/1095