exhibition

La Libre Esthétique. L'Évolution du Paysage


ID: 277, Status: proof read
Exhibition period:
Mar 12‒Apr 17, 1910
Type:
group
Organizing Bodies:
La Libre Esthétique
Quickstats
Catalogue Entries: 275
Types of Work: other medium: 114, unknown: 161
Artists: 50
Gender: female: 2, male: 48
Nationalities: 4
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Organizing Committee
"Directeur des Expositions: Octave Maus, directeur de l'Art moderne, Bruxelles", p. 11
Catalogue
La Libre Esthétique. L’Évolution du Paysage. 1910.
Nr. of pages: 66.
Holding Institution: Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
Preface
Maus, Octave: Quelques expressions du Paysage moderne, p. 1-6

"Quelques expressions du Paysage moderne

Le sentiment de la nature, - j’entends l’émotion que nous font éprouver le frais bruissement d’un ruisseau, la mélancolie de la lande, le mystère des futaies, la silhouette d’une roche inclinée sur le miroir d’une source, - n’a dans l’humanité, et par conséquent dans l’art, où se reflète celle-ci, qu’une origine relativement récente. L'antiquité l'ignora. Le moyen-âge n’en eut point conscience. Si la Renaissance, en Italie et en Flandre, comprit la beauté des arbres, des montagnes, des eaux et des nuages, elle ne l'exprima que pour mieux encadrer les héros et les dieux, qu'elle jugeait seuls dignes d'un hommage esthétique. Durant de siècles, tableaux religieux ou profanes fresques, minia- [p. I]
tures ne permettent d’apercevoir le paysage qu’à travers les arcades d’un cloître, dans le recul d’une perspective de palais ou d’église, aux arrière-plans d’une composition inspirée par les Textes sacrés, l’Histoire, la Fable ou l’intimité de la Vie.
L’École hollandaise, avec Wynants, Van Goyen, avec Ruysdael et Hobbema, mena la première les artistes au cœur des secrets de la nature, tandis qu’en France Nicolas Poussin et Claude Lorrain accordaient au paysage une importance que leurs prédécesseurs lui avaient refusée. Mais quel chemin à parcourir encore avant d’assister à la communion qui, deux siècles plus tard, allait unir l’exaltation des peintres aux trésors enfin dévoilés de la création !
La floraison du paysage hollandais au XVIIe siècle fut éphémère : quatre ou cinq noms, isolés, en perpétuent seuls la mémoire. Et comment espérer que les maîtres français du Grand Siècle eussent pu échapper aux pompeux artifices dont la cour du Roi Soleil imposait le goût ? « Le Poussin composait des sites majestueux, épiques, dignes des dieux de l’Olympe, dit M. Lucien Solvay dans son excellente étude sur l’évolution du paysage, et Claude Lorrain façonnait, avec le sentiment de la lumière qu’il est juste de lui reconnaitre, une nature magnifiquement décorative que les architectes de jardins s’ingéniaient à imiter, pliant la réalité [p. 2]
au caprice des hommes au lieu que ce fût elle qui leur dictât ses ordres ... Mais tout - même Dieu – ne devait-il pas obéir aux fantaisies des rois ? »
En éveillant dans les cœurs l'amour de la nature, Jean-Jacques a préparé la révolution qu'allait accomplir le XIXe siècle dans la peinture du paysage et à laquelle les écrits de Bernardin de Saint-Pierre ne furent peut-être pas étrangers. On comprit enfin que les vallons et les plaines, les bruyères et les forêts, les rives des fleuves et les horizons maritimes ont leur beauté propre, et que pour en faire goûter l'éloquence il suffit de traduire avec fidélité leur charme expressif.
La sensibilité des maîtres de France et de Belgique, des Corot, des Rousseau, des Millet, des Diaz, des Daubigny, des Jules Dupré, des Courbet, des Lépine, des Jongkind, des Fourmois, des Boulenger, des Dubois, des Baron - double pléiade guidée par un idéal unique - s'exerça, durant un demi-siècle, à pénétrer et à extérioriser le « pittoresque » dont le sens émotif avait échappé à leurs prédécesseurs. Aux paysages héroïques et académiques construits suivant d'invariables méthodes ils substituèrent les sites familiers dont les aubes, les midis, les couchants diversifient et magnifient à tout instant les aspects. Ils accoutumèrent les yeux à admirer la nature telle qu'elle s'offre à nous, dans sa splendeur ingénue, sans la romantiser ni la « poétiser » par des [p. 3]
fictions. Admirable école, dont l’enseignement fut décisif.
Mais la génération suivante, celle qui s’honore des noms de Claude Monet, Renoir, Sisley, Pissarro, et aux tendances de laquelle se rattachent, entre autres nos Heymans et nos Claus, nos Lemmen, nos Finch, nos Morren, tenta une conquête nouvelle en subordonnant la réalité objective à l’impression fugitive qu’elle fait naitre. La subtilité de leur vision décomposa la lumière, étudia ses vibrations, fragmenta ses effets, nota ses dégradations et ses reflets, scruta les réactions réciproques des clairs et des ombres dans le ruissellement des rayons solaires. La vérité, pour eux, ne réside pas seulement dans l’exactitude des formes et des couleurs, mais dans la fidélité de l’impression ressentie et exprimée : subjectivisme qui donna naissance à des techniques nouvelles et à des conceptions individuelles d’un passionnant intérêt.
Ici, deux courants se forment. Au néo-impressionnisme de Seurat, de Cross, de Signac, de Van Rysselberghe, qui s’efforcent d’atteindre la vibration lumineuse par la division du ton, s’opposent es harmonies puissantes, volontaires, d’un Cézanne, d’un Gauguin, d’un Van Gogh, dont l’indépendance anarchique se moque des dogmes et proclame fièrement : « Devant son chevalet, le peintre n’est esclave ni du passé, ni du [p. 4]
Présent, ni de la nature, ni de son voisin. Lui, encore lui, toujours lui. « Le génie seul peut justifier cette orgueilleuse parole, dont la race, l’hérédité et la tradition dampèrent d’ailleurs l’absolutisme.
C’est cers ces rands instinctifs que tendent aujourd’hui quelques-uns des artistes les mieux doués. Tout au moins se sont-ils, à leur exemple, émancipés des formules qui encerclaient l’art dans une doctrine, quelque libérale et tolérante fût-elle. Pour un Matisse, pour un Marquet ou un Manguin, l’impressionnisme même apparaît comme un asservissement. L’esprit d’individualisme a dispersé les groupes, de même qu’il n’avait naguère détruit les écoles.
Est-ce à dire que cette dernière étape soit sans connexité avec les précédentes ? Qu’on ne les croie pas. A leur insu et malgré eux, les peintres les plus audacieusement novateurs perpétuent une lignée spirituelle. Leurs toiles réfléchissent un atavisme contre lequel luttent vainement es tentatives les plus énergiques de libération. Gauguin lui-même a écrit : « L’artiste ne naît pas tout d’une pièce. Qu’il apporte un maillon à la chaîne commencée, c’est déjà beaucoup. » Mais le perpétuel renouvellement de l’art diversifie à l’infini les sensations esthétiques et en modifie l’expression dans la forme sinon dans l’essence. Si les conceptions nouvelles déconcertent au premier abord, elles n’en seront pas moins admirées le jour où [p. 5]
l’on aura pénétré la pensée qui les a fait naître – car les artistes véritables sont toujours en avance sur leur temps. Seuls les médiocres répètent ce qui a été dit avant eux.
Permettre au public d’embrasser d’un coup d’œil les transformations qu’a subies depuis Corot en France, depuis Fourmois en Belgique, l’esthétique du paysage, montrer par des exemples typiques l’effort parallèle des deux nations, rendre hommage à quelques précurseurs tout en maintenant à l’évolution contemporaine l’importance qu’entend lui donne la Libre Esthétique, tel est le programme qui s’est assigné celle-ci en vue du Salon actuel Elle a cru instructif d’y joindre, en raison de l’influence qu’ils exercèrent sur le paysage contemporain, quelques spécimens de l’art des maîtres du Japon. Dont le groupement formera une section spéciale dont il sera perlé ci-après. Elle s’excuse des lacunes inévitables qu’offrira cet exposé, tout en adressant aux collectionneurs qui ont bien voulu seconder ses desseins l’expression de sa profonde reconnaissance.

Octave Maus [p. 6]"
Catalogue Structure
Preface "Quelques expressions du Paysage moderne", p. 1-6
"Membres Protecteurs", p. 7-11
"Directeur des Expositions", p. 11
"Exposants", p. 12-14
"Concerts de la Libre Esthétique", p. 15
"Catalogue", cat. no. 1-201, p. 19-46
"Exposition rétrospective d'Estampes des maîtres paysagistes japonais. Notice explicative, par Adolphe Stoclet", p. 47-55
"Table des matières", n. p.
Additional Information
Other Mediums listed
Participant Addresses listed
Members listed

+Gender Distribution (Pie Chart)

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+Artists’ Age at Exhibition Start(Bar Chart)

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+Artists’ Nationality(Pie Chart)

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+Places of Activity of Artists(Pie Chart)

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+Exhibiting Cities of Artists(Pie Chart)

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+Catalogue Entries by Type of Work(Pie Chart)

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+Catalogue Entries by Nationality(Pie Chart)

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Recommended Citation: "La Libre Esthétique. L'Évolution du Paysage." In Database of Modern Exhibitions (DoME). European Paintings and Drawings 1905-1915. Last modified Aug 17, 2023. https://exhibitions.univie.ac.at/exhibition/277